Le 6ème rapport du GIEC


C'est quoi le GIEC ?
GIEC = Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (en anglais : IPCC = Intergovernmental Panel on Climate Change) = l'organisme chargé d'évaluer l’état des connaissances sur les changements climatiques, ses causes, ses impacts et les réponses possibles.
Le GIEC a été créé en 1988 par deux institutions des Nations unies : l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE)
Le GIEC est composé de 195 Etats, il fonctionne avec une assemblée générale, un secrétariat un bureau de 34 membres élu.es pour une durée de 5 à 7 ans, c’est-à-dire le temps d'élaborer un rapport d'évaluation.
Comment est-il organisé ?
Les travaux sont organisés en 3 groupes + 1 équipe spéciale :
Groupe 1 : évaluation des aspects scientifiques du système climatique
Groupe 2 : évaluation des impacts et des possibilités de s'adapter aux changements
Groupe 3 : évaluation des solutions envisageables pour limiter et atténuer les changements
Une équipe s'occupe des inventaires nationaux de gaz à effet de serre.
Chaque rapport mobilise des milliers de scientifiques et experts du monde entier. Les rédactions sont en effet soumis à relecture et intègrent des milliers de remarques. Ce travail permet de dégager les éléments faisant consensus au sein de la communauté scientifique international.
La version finale du résumé aux décideurs est adopté mot pour mot à l'unanimité par les délégations de chaque Etats sous le contrôle des auteurs.
Le 7ème cycle a démarré avec la nomination d'un nouveau bureau en juillet 2023.
Le 6ème rapport du GIEC
Le 6ème rapport du GIEC a été publié entre août 2021 (groupe 1), 2022 (groupe 2 et 3) et le résumé aux décideurs en mars 2023.
A noter : le rapport du groupe 1 du 6ème rapport du GIEC a été confié à à la Française Valérie Masson-Delmotte et le Chinois Panmao Zhai.
crédit image : ecologie.gouv
Les efforts des Etats sont insuffisants.
Les inégalités s'accélèrent.
Des solutions existent mais nécessitent une volonté politique forte.
La sobriété est incontournable.
Les grandes conclusions du 6ème rapport GIEC
La température mondiale a augmenté de 1,1°C par rapport à la période pré-industrielle, avec un réchauffement plus important sur les continents (+1,6°C). "Les années les plus chaudes que nous avons vécues jusqu’à présent seront parmi les plus fraîches d’ici une génération".
Cette élévation des températures entraîne une augmentation de la fréquence et de l'intensité des événements météorologiques extrêmes (canicules, orages, fortes pluies, sécheresses, tempêtes...), la fonte des glaciers et une fragilisation de la capacité des forêts à absorber le CO2.
Dans les océans, le changement climatique entraîne un réchauffement des eaux, une baisse de la teneur en oxygène et une augmentation de l’acidité des eaux.
Malgré les alertes, les objectifs de réduction des émissions restent insuffisants. Les engagements pris par les pays avant la COP26 (en 2021) nous conduiraient vers un réchauffement d’environ 2,8°C à l’horizon 2100. Les politiques mises en œuvre en 2020 nous amèneraient quant à elles à un réchauffement de 3.2°C. "La fenêtre d’opportunité pour sécuriser un futur vivable et soutenable pour tous se ferme rapidement".
Plus nous retardons la réduction des émissions de gaz à effet de serre, moins nous aurons de solutions d’adaptation efficaces.
"Chaque dixième de degré compte car les différences entre un monde à +1,5°C ou à +2°C sont considérables", chaque dixième de degré d’élévation des températures mondiales augmente les risques liés au changement climatique et rend leur gestion plus complexe.
Il existe de grandes disparités entre pays et dans chaque pays. Les émissions varie de 1,7 tonne par habitant à plus 9 tonnes par habitant en moyenne dans les pays les plus développés. À l’échelle mondiale, les 10% les plus riches sont responsables d’environ 40% des émissions de GES.
De 3,3 à 3,6 milliards d’humains vivent dans des conditions de forte vulnérabilité au réchauffement climatique, et environ la moitié de la population mondiale subit une pénurie d’eau sévère pendant au moins une partie de l’année.
Les solutions existent avec des bénéfices excédant le coût de mise en place (le solaire et l’éolien en priorité), mais elles nécessitent une volonté politique forte et une coopération internationale sans précédent.
Réduire fortement la consommation d'énergie (sobriété) est indispensable.
Sources :
Novethic. mars 2023. Les cinq graphiques à retenir du dernier rapport du Giec.
ecologie.gouv : Comprendre le GIEC. juin 2024.
IPCC : AR6 Synthesis Report: Climate Change 2023. mars 2023. et les autres rapports ici.
The shift project : synthèse vulgarisé su 6ème rapport du GIEC. mai 2023
Réseau Action Climat : 6e rapport du GIEC : quelles solutions face au changement climatique ? avril 2022. dont un résumé en 10 vignettes du rapport du groupe 1 de 2021 réalisé avec datagora.
Le monde. Le blog de Sylvestre Huet. aout 2021. Le rapport du GIEC en 18 graphiques.