L'économie circulaire
Origines du concept
On trouve la première représentation d'une économie en boucle en 1976 dans The Potential for Substituting Manpower for Energy (de Walter Stahel et Geneviève Reday pour la Commission européenne), rapport publié sous le titre Jobs for Tomorrow en 1982.
Le concept est développé par Michael Braungart dont le livre Cradle to Cradle (qu'on peut traduire par "d'un berceau à un autre") publié en 2002 emporte un vif succès aux États-Unis.
Il est ensuite popularisé par le schéma papillon (the circular economy systems diagram) de la fondation Ellen McArthur en 2019. L’intérêt du schéma papillon est de rassembler dans un modèle intégré des stratégies différentes et de montrer qu’elle relèvent toutes d’une logique de circularité.
L'économie circulaire s'oppose à l'économie linéaire.
Economie linéaire = modèle dominant fondé sur des ressources prélevables à l'infini : extraire → fabriquer → consommer → jeter
Economie circulaire = modèle qui réduire l'utilisation de matière et d'énergie, allonger la durée de vie des produits et traiter la fin de vie : réemploi→ réparation → recyclage.
Source : Ademe


Moins de matière, moins de déchets, moins d'émission
Historique de la notion
Un retour historique montre que jusqu'à la fin du XIXème, on observe une circulation de la matière, une économie de la récupération des matières disponibles : les chiffons pour fabriquer du papier, les graisses pour faire des bougies, les os, etc.).
L'économie devient linéaire quand la révolution industrielle rend l'extraction et le transport des matières bon marché. La réutilisation de matière perd de son intérêt. De plus, l'augmentation des volumes produits et écoulés est telle que l'économie de la récupération ne peut pas suivre, d'autant que la fin du XIXème correspond également à l'essor d'une préoccupation hygiénique peu favorable à la manipulation et la vente de déchets.
Controverses et limites
Le succès du concept d'économie circulaire est lié à la fois au fait qu'il s'agit de processus concrets et relativement faciles (du moins en apparence) dont l'effort de mise en œuvre semble inférieur à la promesse de gain qu'il fait miroiter. En terme de politiques publiques, il se traduit en perspective de création d'emploi. Pour les acteurs économiques plus généralement, il fait croire qu'il est possible de continuer de produire et de consommer moyennant quelques adaptations. Or ces adaptations (intégration de matière recyclable, récupération des produits en fin de vie etc.), loin d'être un sacrifice, sont au contraire une nouvelle condition de croissance.
En effet, les stratégies de l'économie circulaire sont perçues comme pouvant non seulement alléger des coûts (dans un contexte où le prix de l'énergie et le cours de certaines matières premières ont augmenté), mais également générer de nouveaux arguments de vente (dans un contexte où tout label pseudo écologique peut faire la différence). Pour la plupart des entreprises, s'inscrire dans l’économie circulaire n’implique pas de transformer radicalement le modèle d'affaire, mais de le modifier seulement à la marge. Bref l'économie circulaire est synonyme de nouvelles opportunités de "business".
L'économie circulaire continue d'alimenter la croissance par effet rebonds. Les marché du reconditionnement ou de l'occasion encouragent les achats. C'est ce qu'on peut appeler l'effet "vinted", une consommation soutenue par l'impression que les produits sont moins chers et qu'ils produisent moins de déchets.
Le problème est que l'économie circulaire est encore loin d'être une réalité, afficher qu'un produit est recyclable par exemple, ne veut pas dire qu'il sera recyclé, intégrer de la matière recyclée signifie investir dans des filières de recherche et de production de nouvelles matières etc.


Source : Ademe
Sources :
site du parlement européen : Économie circulaire : définition, importance et bénéfices
Ademe centre de ressources : Économie circulaire : définition, enjeux et concepts
site de l’Institut National de l’Économie Circulaire (INEC) : qu'est-ce que l'économie circulaire
site du ministère : La feuille de route économie circulaire (FREC)