Les 9 limites planétaires

Crédit image : il s'agit du modèle de représentation diffusé par le Stockholm Résilience Centre, traduit en français et tiré du site statistiques.developpement-durable sur lequel on trouve le détail des mesures des variables de contrôle et une description détaillée de chaque limite.

6 des 9 limites planétaires ont été dépassées

Qu'est-ce que c'est ?

Les limites planétaires (en anglais : planetary boundaries) sont des indicateurs de stabilité du système planétaire dans lequel nous vivons aujourd'hui, un système qui réunit des conditions qui rendent la planète habitable par les humains depuis 11 000 ans (l'Holocène). Les limites planétaires mesurent le risque de déstabilisation que les activités humaines font peser sur l'habitabilité de la planète.

Le cadre a été publié en 2009 par des chercheurs du Stockholm Resilience Centre, il a été réévalué en 2015 et en 2022 et les dernières publications datent de septembre 2023.

Comment ça marche ?

Chaque limite représente un élément critique du système planétaire que l'activité humaine fait varier. La modification de ces éléments est susceptible d'entrainer la déstabilisation du système.

Pour chaque limite, les scientifiques définissent des variables de contrôle mesurables, qui indiquent où on se situe dans une zone de risque croissant. La mesure de référence qui détermine la zone de sécurité, est l'état où se trouvait cette limite à l'ère pré-industrielle, c'est à dire avant l'accélération des transformations d'origine anthropique.

Le terme "limite" est parfois mal compris. Il ne s'agit pas d'une limite au sens "seuil de bascule", ce sont des valeurs indicatives. Les scientifiques ne savent pas indiquer précisément où se situe la limite. Il existe en effet beaucoup d'incertitudes, les phénomènes sont interconnectés et franchir une limite ne se concrétise pas immédiatement par le déclenchement d'un événement spectaculaire. Pour autant, même si on ne sait pas situer précisément un point de bascule, il y a bien l'idée d'une irréversibilité. Par exemple, une banquise fondue ne va pas se reconstituer et l'eau douce qui va se déverser dans l'océan va modifier les courants, mais ce mouvement n'est pas une réaction instantanée.

A quoi ça sert ?

Les limites planétaires sont un cadre d'analyse intéressant y compris pour les entreprises. Elle sont notamment déclinées dans la théorie du donut et dans les critères des méthodes européennes de mesure de l'empreinte environnemental.

Sources :

A quoi correspond chaque limite planétaire ?

Changement climatique

Le dérèglement du climat est principalement lié aux émissions de gaz à effet de serre, on mesure donc la concentration de CO2 dans l'atmosphère. (crédit image)

Acidification des océan

L'augmentation du CO2 dans l'atmosphère augmente mécaniquement son absorption par les océans, ce qui a pour effet de modifier le PH de la mer et affaiblir les planctons et les coraux notamment. (crédit image)

Depuis le protocole de Montréal de 1985 et l'interdiction des chlorofluorocarbures (CFC), la "couche" d'Ozone se reconstitue mais reste à surveiller, notamment aux pôles. (crédit image)

Diminution de la couche d'ozone

Erosion de la biodiversité

La biodiversité constitue un ensemble qui rend les "services écosystémiques" qui nous font vivre, on mesure donc l'intégrité de la biosphère. (crédit image)

Changement d'usage des sols

La déforestation et l'artificialisation des sols, réduisent les puits de carbone, on mesure le rapport entre la superficie forestière actuelle du biome et la superficie forestière « originelle » du biome (avant 1700). (crédit image)

Les prélèvements d'eau (eau bleue) et les perturbations d'origine humaine sur les écoulements, affaiblissent les terres dont l'humidité (eau verte) n'est plus garantie. (crédit image)

Changement d'usage de l'eau

Cycles Azote et Phosphore

L'agriculture intensive recourt massivement à des fertilisants dont les surplus sont à l'origine de phénomènes d'eutrophisation délétères pour les écosystèmes. (crédit image)

Nouvelles entités

Les substances chimiques (perturbateurs endocriniens...) mais également les nanomatériaux, les polymères plastiques ou encore les OGM. (crédit image)

On mesure l'opacité de l'atmosphère due aux particules en suspension dans l'air, c'est l'épaisseur optique d'aérosols (en anglais : Atmospheric Optical Depth - AOD). (crédit image)

Aérosols